PARANGON



                     D'UN PARANGON  SYNCRETIQUE A UNE ANAMORPHOSE SEMANTIQUE


 

Un modèle de fusions de systèmes alchimiques, physiologiques et stratégiques qui passe d'une perception confuse préexistante par une perception claire et onirique, à une action physique qui s'appuie sur la picturalité existante et donne corps à ce rêve par un retour aux formes connues dans une relation significante.

Métaphores d'univers. 

Du " Little big bang " que crée la déflagration microcosmique d'une masse picturale, en particules explosant et se désintégrant sous la force d'une poussée chimique et physique, en une réaction cinétique. 
L'énergie organise l'organique qui s'essaime comme une voie lactée, laissant au passage la trace bien réelle, mémoire de vie antérieure, d'une force où la matière et l'énergie sont intimement liées. Cette poussée donne aux formes ainsi créées une image ontologique informelle.
L'exomorphisme proposé par l'imaginaire crée un sens suggestif, évolutif, où une foule d'images aspirent à naître. Les jeux de ces visions s'entremêlent, s'enlacent et font surgir une symbolique qui se superpose à la sémantique, une mise en oeuvre stratégique de l'esprit qui met en en lumière l'ombre d'un songe.

Métamorphoses des mondes.

Le choix d'une expression naturelle, d'une technique nouvelle et éternelle : dire ce que dicte la nature, qui vient d'être créé, et lui donner sa vie formelle. L'œil filtre et décrypte l'idée contenue. Prolongement de la pensée, le pinceau modèle le modèle. Apparaît alors l'ordonnance significative et raisonnée d'une matière brute dont l'énigme se révèle peu à peu, serrant de près l'illumination première.  Ses desseins se précisent, dégagés de leur gangue , ils se définissent par les pleins et les creux de l'espace des mondes qui s'imbriquent dans une perception syncrétique, née de la possession progressive et magique de l'inconnu reconnu. Le rêve se fixe dans la réalité, ajoutant au règne de la nature celui de l'imagination et de la connaissance.


Don du hasard mis en évidence par logique et volonté, l'esprit guide la main qui plonge au coeur de la matière, de métalogique en anamorphisme, pour l'architecturer en une organisation créant un univers inédit animé. Ainsi la forme se transfigure et se multiplie dans l'espace et dans le temps.

Transmutation subliminale allusive.
 

La désintégration de la matière par une souche cryptogamique ou minérale qui transforme son état initial et permet sa désintégration puis son expansion.  L'accélération provoque la déstructuration de la masse qui se recompose en perdant de sa vitesse, et donne naissance à une matière vivante dont la morphogénie suggestive soutient une poétique onirique visionnaire. La vie des formes de la matière, sa diversité de structures et d'intonations s'imposent à la mémoire par un processus visionnaire de révélations. L'ampleur et la complexité des perspectives des mondes qui s'interpénètrent transfigurent les perceptions et les vues de l'esprit.  Au carrefour de la physiologie et de la psychologie se dresse le formel d'une technique qui, par les jeux de la psyché, engage des forces concrètes et actives, puissamment impliquées dans les choses bien réelles d'une transmutation, magie d'un élément secret, clef pour une combinaison d'aventures mythiques imaginaires.

Métamorphose structurelle objective.

Par observations attentives, par vaticinations inspirées, l'analyse d'une métempsychose anamorphique suscite et propage d'autres formes suggestives et caractéristiques que modifie profondément une exigeante convenance formelle.  Un attrait pour l'ordre connu pousse à clarifier et construire des images contenues dans une matière en devenir, élaborées, concrétisées, et qui se formalisent sans cesser d'être fluides et mobiles, entre contenu et contenant, dialectique qui relie deux mondes en un, et les fait suggestifs puis évidents.


La sensation de ce qui est inconnu puis reconnu génère le jeux secret d'une nature dont l'âme a besoin pour retrouver le souffle du ressenti, adhésion puissante à un symbolisme rituel.  L'effort de science et de patience exprime l'empire de l'intelligence sur le désordre originel. Un besoin profond de l'esprit de conquête constitue, là où discontinuité et chaos des impulsions inquiète, une ordonnance de mirages surréels esquissés dans une vie antérieure. S'éveille alors la réalité de la forme par l'intervention humaine au cœur du travail secret d'une surnature.  Du futur antérieur au passé composé, l'envoûtement d'un présent s'énigmatise, transfiguré par la vue d'une allégorie mythique en un monde à la fois nouveau et archaïque.

Symbiose et Anabiose.

La liaison de deux stratégies antinomiques ayant pour but de compliquer la vie et l'apparence de la matière, en intégrant les pigments éclatés en particules, dans des unités toujours plus étendues et diversifiées. S'assemblent ensuite par une action liée à la forme de l'impression, les éléments constitutifs d'une image mêlant l'irrationnel au rationnel, l'illusion première à un réalisme secondaire. Ainsi s'établit une union entre les éléments de la nature et ceux de la pensée, une exploration dans l'inconnu du futur où la mémoire, par divination optique, instaure un présent qui s'amplifie au chant des métamorphoses, une création possédée par les esprits que l'art d'un style possède à son tour. Une pictokinésie anime l'inerte et lui donne vie ; l'éclat de la lumière fuse des ténèbres. Il émerge un secret, et le vertigineux espoir de concrétiser un sublime, obscurément éternel, venant du fond des âges.

Syndrome synergétique.
 

La virilité organique multipliée par une puissance mystique, la fécondité de la création, l'action amoureuse, poussent à l'accomplissement d'un désir de jouissance portant en lui-même un conscient de production. La science de l'inconscient mène à la passion -, survit l'idole et le frisson qui l'a produite et qu'elle produira, un fétiche qui fait renaître, comme une machine à produire une certaine lumière, l'énergie qui y est inscrite. La pulsion sexuelle, l'inspiration, l'idolâtrie et l'utilité éveillent l'amour de création et de possession, mélanges de spiritualisme et d'objectivité. L'âme humaine s'accroît et se reconnaît dans la vie universelle. L'objet créé, aimé, n'est que le reflet de l'être ; il incarne sa vie spirituelle par sa vibration. Sa forme toujours présente renouvelle sa force et ses vertus, et révèle la concentration spirituelle dans la matière concrète qui montre une réalité indépendante des choses entre elles, et de ces choses avec nous.
 

L'art procède du mystère, il chante l'amour, la beauté, l'émotion, l'enthousiasme, puisés dans la conscience d'une relation unique. L'exhaussement de l'esprit et de la matière magnifiés font entrer les bonds du cœur et la fièvre de l'intelligence en des rythmes qui réalisent les miracles les plus inouïs, incessamment poursuivis, du rêve humain. Créer ce qui n'a encore jamais été incarné, mettre en oeuvre contraction et expansion, phénoménologie essentielle d'un lointain savoir du commencement des choses. Ivresse d'appréhender ce qui nous dépasse et passe dans cet instant d'exception, qui génère ce frisson de reconnaissance et d'émotion des sens, et témoigne de la communication de l'esprit avec le fond de l'âme, à fleur de peau.

    Paris  le 2 avril 2004
    Jean LEHMANS
















                                                          L'INCUNABLE CLAIR-OBSCUR DE L'ACMÉ

                                                                                                                                                       

 

  

 

Du plus profond des temps, la création, la nature évolutive éternellement est paradoxalement éphémère et pérénne. Elle nous étonne et comme le Phoenix renaît de ses cendres, nous subjugue bien au dela de notre imaginaire
 .



 Le commencement des choses, son berceau, son mystère, sa valeur même, comme s'il était fait d'une matière semblable à l'Amour, contient son apogée, sa plénitude, sa perfection,mais reste flou jusqu'à ce que le temps mature son oeuvre, la transforme ou la détruise pour enfin la réincarner et la transcender.

  L'anticipation proleptique de la qualité d'une réalisation, sans la certitude du savoir, par divination, vaticinations, transforme l'idée innée en une notion acquise par les sens. Une présomption sait déjà la finalité, alors que la méthode et la chronologie ne sont pas encore entièrement établies. Le sens subliminal s'éclaire à l'inspiration d'une perception globale qui surpasse et énergétise, comme une illumination, le déroulement d'un protocole. Une lévitation, une supra logique, anticipent sur l'analyse par un mystérieux "coup de foudre" initiatique et installent un processus comparable à la mimésis qui stimule les systèmes sympathique et parasympathique, capables de mettre en oeuvre codes et procédures, pour aboutir à la concrétisation instantanément créatrice d'une mise en oeuvre.
 

 De par l'espace et par delà les instants de ce monde de passe où nous flamboyons, le temps de ce souffre jouissance exceptionnel nous anime. L'accomplissement, l'élan qui nous projette hors de ces limites d'apparence où subsiste notre inconscience nous façonnent, bien au-delà de cette prodigieuse mémoire et des courants d'influences qui nous transforment. Instants libres du "soi" vibrant de découvrir, d'inventer, de mettre au jour cette trace de comète, intime éternité d'une révélation, instants magiques matérialisant l'inimaginable. L'infini du fini féconde et évolue.


Depuis des milliers d'années l'homme et la femme jouent leur sécurité rudimentaire en de complexes acrobaties, dans les labyrinthes de leurs cerveaux, afin de pouvoir s'étonner encore et toujours d'instables instants divinement nouveaux et rayonnants. Résultat éphémère à cultiver, le futur comme résultante du passé, le présent ancré dans le futur nous font évoluer dans un état, celui que crée le milieu, régi par notre structure.


L'empathie, forme particulière du moi social, conscience de la conscience, nous permet de faire la lumière sur la connaissance, la manière de voir et de percevoir les autres, le moi et le "ça". Agrandir l'amplitude de l'espace physique et psychique pour transmettre la verve suprême de l'être et du constant mutant que nous sommes, sauvés, mais condamnés à la création par raison de folie logique.


La phénoménologie de la psyché est révélatrice et permet de s'assimiler, de s'opposer, de s'imposer. Cette entité est émettrice d'une multitude de codes, d'informations, de révélations d'étranges artifices de formes, de couleurs, de lignes, de signes, de traces, de réalités primaires et secondaires,de qualités et de défauts, de sentiments ambigus qui contiennent tant d'imprévus, et dessinent comme à dessein l'unité de temps, de lieu et d'action d'un vivant spectacle de la vie, inexplicable et douloureux, léger et transparent, lourd et inquiétant, rempli de figures imprévisibles.
 

Empire du hasard maîtrisé, du flux et du reflux d'une marée d'hallucinations, de reflets, d'entrelacs, de significations, et pourtant porteurs d'une incompréhensible quiétude, des effets aussi nombreux qu'involontaires sont liés à la nécessité aléatoire et reliés à la liberté fascinatoire de l'imagination.


La Vérité est vaste et plus certainement une utopie éclatée, pulvérisée, particules en suspension dans l'immensité des sens qui s'entrecroisent au-delà d'une réalité monolithique indétournable. Un monde nous sépare du rêve anté-préhistorique où se mêlent les quatre éléments, les mystères et la peur, à la complexité de l’apparition del'ADN et à l'angoisse du futur.


Nous héritons d'une masse d'informations qui nous déterminent, et ce que nous consommons nous rend contemporains. Le souvenir lointain et inconscient de l'éclair qui nous fait nous rend éternels au présent, et nous fait tirer des plans sur la comète. Pas à pas, dans le futur, la grâce qui nous porte et nous emporte, à l'inverse d'Icare, nous projette dans le feu du ciel,nous épargne,et comme Prométhée, nous permet de transmettre la flamme. Le risque vaut la chandelle ! Certes, même si un état d'âme fluctuant nous ravage de doutes, et par une rage sublime, nous fait invoquer Némésis, fille de la nuit Vengeresse, symbole de la Justice distributive.


La bête se transmue grâce au sentiment de la Beauté L'histoire s'invente à chaque instant, l'esprit créatif et diégétique expose ses solutions, l'âme anime, et sa grandeur endogène détermine le mécanisme de l'Anabase. Le coeur, sentiment émetteur et récepteur, éponyme au sens superlatif de l'Art de vivre, de penser, d'aimer et de créer, bat jusqu'à la quintessence, éternité possible face à l'absence qui nous guette. Se prépare, Lectisterne.

 

                                                              

                                                                                                 Jean LEHMANS Paris,  2006

 
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